Amiens
Chutes de neige
Amiens
Chutes de neige
Dans les boisAuteur : Gerard De Nerval |
Au printemps l'oiseau naît et chante : N'avez-vous pas ouï sa voix ?... Elle est pure, simple et touchante, La voix de l'oiseau - dans les bois ! L'été, l'oiseau cherche l'oiselle ; Il aime - et n'aime qu'une fois ! Qu'il est doux, paisible et fidèle, Le nid de l'oiseau - dans les bois ! Puis quand vient l'automne brumeuse, il se tait... avant les temps froids. Hélas ! qu'elle doit être heureuse La mort de l'oiseau - dans les bois ! |
Le papillonAuteur : Alphonse De Lamartine |
Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur, Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles, Voilà du papillon le destin enchanté! Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté! |
Le merleAuteur : Theophile Gautier |
Un oiseau siffle dans les branches Et sautille gai, plein d'espoir, Sur les herbes, de givre blanches, En bottes jaunes, en frac noir. C'est un merle, chanteur crédule, Ignorant du calendrier, Qui rêve soleil, et module L'hymne d'avril en février. Pourtant il vente, il pleut à verse ; L'Arve jaunit le Rhône bleu, Et le salon, tendu de perse, Tient tous ses hôtes près du feu. Les monts sur l'épaule ont l'hermine, Comme des magistrats siégeant. Leur blanc tribunal examine Un cas d'hiver se prolongeant. Lustrant son aile qu'il essuie, L'oiseau persiste en sa chanson, Malgré neige, brouillard et pluie, Il croit à la jeune saison. Il gronde l'aube paresseuse De rester au lit si longtemps Et, gourmandant la fleur frileuse, Met en demeure le printemps. Il voit le jour derrière l'ombre, Tel un croyant, dans le saint lieu, L'autel désert, sous la nef sombre, Avec sa foi voit toujours Dieu. A la nature il se confie, Car son instinct pressent la loi. Qui rit de ta philosophie, Beau merle, est moins sage que toi ! |
Est-ce que les oiseauxse cachent pour mourir ?Auteur : Francois Coppee |
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois À la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois. Pendant les tristes jours de l'hiver monotone, Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne, Se balancent au vent sur un ciel gris de fer. Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver ! Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes, Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes Dans le gazon d'avril, où nous irons courir. Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ? |
La Colombe et la FourmiAuteur : Jean De La Fontaine |
Le long d'un clair ruisseau buvait une Colombe, Quand sur l'eau se penchant une Fourmi y tombe. Et dans cet océan l'on eût vu la Fourmi S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive. La Colombe aussitôt usa de charité : Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté, Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive. Elle se sauve ; et là-dessus Passe un certain Croquant qui marchait les pieds nus. Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète. Dès qu'il voit l'Oiseau de Vénus Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête. Tandis qu'à le tuer mon Villageois s'apprête, La Fourmi le pique au talon. Le Vilain retourne la tête : La Colombe l'entend, part, et tire de long. Le soupé du Croquant avec elle s'envole : Point de Pigeon pour une obole. |
La mort d'une libelluleAuteur : Anatole France |
Sous les branches de saule en la vase baignées Un peuple impur se tait, glacé dans sa torpeur, Tandis qu'on voit sur l'eau de grêles araignées Fuir vers les nymphéas que voile une vapeur. Mais, planant sur ce monde où la vie apaisée Dort d'un sommeil sans joie et presque sans réveil, Des êtres qui ne sont que lumière et rosée Seuls agitent leur âme éphémère au soleil. Un jour que je voyais ces sveltes demoiselles, Comme nous les nommons, orgueil des calmes eaux, Réjouissant l'air pur de l'éclat de leurs ailes, Se fuir et se chercher par-dessus les roseaux, Un enfant, l'oeil en feu, vint jusque dans la vase Pousser son filet vert à travers les iris, Sur une libellule ; et le réseau de gaze Emprisonna le vol de l'insecte surpris. Le fin corsage vert fut percé d'une épingle ; Mais la frêle blessée, en un farouche effort, Se fit jour, et, prenant ce vol strident qui cingle, Emporta vers les joncs son épingle et sa mort. Il n'eût pas convenu que sur un liège infâme Sa beauté s'étalât aux yeux des écoliers : Elle ouvrit pour mourir ses quatre ailes de flamme, Et son corps se sécha dans les joncs familiers. |
Commentaires (1)
1. Antoine (site web) 04/09/2009
Un petit bonsoir d'Antoine. J'ai voté bien évidemment que ce sont de véritables chefs- d'oeuvre. Je vous souhaite une agréable soirée. Amicalement Antoine.