Amiens
Chutes de neige
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Les facteurs de risque du cancer de la thyroïde
Quels examens pour la thyroïde ?
Un traitement bien maîtrisé
Quelles sont les vraies conséquences de Tchernobyl ?
Le cancer de la thyroïde en hausse
Le cancer de la thyroïde est de plus en plus fréquent,
mais la mortalité qui lui est associée est en baisse.
Quelles sont les causes de cette évolution ?
La réponse apparaît difficile à apporter…
Découvrez quelques éléments de réponse avec Doctissimo.
La thyroïde est une glande endocrine,
c’est-à-dire qu’elle secrète des hormones
qui sont déversées dans le sang.
Située à la base du cou, elle pèse de 15 à 20 grammes.
Mais ce véritable chef d’orchestre de l’organisme
peut également être victime de cancer.
Chaque année, on dénombre près de
3 800 nouveaux cas de tumeurs de la thyroïde.
Un cancer en augmentation
Le cancer de la thyroïde touche en moyenne
7,5 femmes pour 100 000 et 2,2 hommes pour 100 000.
En comparaison, le cancer du sein
frappe 110 femmes pour 100 000.
Ces cancers sont donc relativement peu fréquents
et ne représentent que 1,3 % de l’ensemble des tumeurs.
Mais depuis les années 1970,
ils ne cessent d’augmenter en France
et dans la plupart des pays occidentaux 1,2.
Selon les données françaises, on est passé de
381 cas chez les hommes et 953 chez les femmes en 1980
à 821 cas chez les hommes et 2 890 cas chez les femmes en 2000.
Il n’existe pas d’observatoire national
des cancers de la thyroïde en France.
Mais plusieurs registres régionaux couvrant près de 10 %
de la population nationale permettent
d’avoir une idée des tendances.
Chez les femmes, l’augmentation annuelle
des cas de cancers varie fortement selon les départements.
Cette augmentation n’est pas associée
à une hausse de la mortalité.
Bien au contraire, les décès sont en régression
(près de 400 par an) grâce en partie aux progrès des traitements,
qui permettent globalement de guérir 80 à 85 % des cas.
Des tumeurs mieux détectées…
Mais comment expliquer cette augmentation
des cancers de la thyroïde ?
Dans le cadre des premières rencontres multidisciplinaires
sur le cancer de la thyroïde,
le Dr Laurence Leenhardt
de l’hôpital de la Pitié Salpétrière (Paris)
a présenté plusieurs éléments de réponse.
Premièrement, il semble qu’on trouve plus facilement
ce que l’on cherche mieux… A ce titre,
les pratiques de détection ont largement évolué en 20 ans.
Les examens ayant conduit à une chirurgie de la thyroïde
ont changé entre 1980 et 2000.
En 20 ans, l’échographie est passé de 3 à 84,8 %,
la cytoponction de 4,5 % à 23 %
et la scintigraphie de 89,4 % à 49,6 %
(cet examen basé sur l’émission de radiations gamma
peut constituer un facteur de risque de ce cancer).
Si la proportion des patients opérés reste stable,
le pourcentage parmi eux de cancers est passé de 12,5 à 37 %.
Preuve d’une évolution favorable 3 ;
Parallèlement, l’ablation totale de la thyroïde
intervient dans 8 cas sur 10 aujourd’hui,
contre trois cas sur dix dans les années 1980.
La quantité tissu enlevée et analysée est plus importante,
ce qui augmente également la probabilité
de détecter des cancers ou des micro-cancers.
Le registre de la région Rhône-Alpes témoigne
de ces découvertes fortuites, qui représentent
pas moins de 26 % des cancers de la thyroïde.
Ces changements de prise en charge influent sur
l’augmentation du nombre de cancers de la thyroïde détectés.
Mais dans quelles proportions ?
La confrontation géographique entre l’évolution
des pratiques et du nombre de cancers devrait
apporter quelques éléments de réponses.
Iode, radioactivité… Le rôle de l’environnement
Plusieurs facteurs de risque sont connus
mais leur influence sur l’augmentation
des cancers apparaît difficiles à établir.
La carence en iode effective jusque dans les années 1950
ne peut expliquer l’augmentation des cas dans le Tarn
car elle n’est pas présente dans les autres zones montagneuse.
De plus, aucune diminution significative n’est
propre aux zones non carencées…
L’hypothèse d’une augmentation de la radioactivité
ambiante liée aux essais nucléaires atmosphérique 4,5
n’est pas confirmée par les observations
de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS)2.
Elle aurait dû être maximale sur les personnes
nées pendant la période 1945-1965
(seule une exposition dans l’enfance
provoque une augmentation du risque).
Mais on n’observe aucun pic d’évolution mais plutôt
une augmentation régulière du risque ;
De même, la responsabilité de l’accident de Tchernobyl
est écartée par l’étude des chercheurs de l’InVS2 :
"Les tendances de l’incidence ne présentent
pas d’accélération après 1986, et les incidences
les plus fortes sont plutôt observées dans les
départements de l’Ouest de la France, départements moins
exposés au nuage radioactif que ceux de la partie Est".
Notons cependant que l’influence sur des individus exposés
pendant leur enfance est actuellement l’objet
d’une étude en cours de l’Institut national de la santé
et de la recherche médicale (Inserm)6.
En conclusion, il apparaît difficile
de traduire l’augmentation du nombre de ces tumeurs.
L’hypothèse qui séduit le plus les chercheurs semble être
la conséquence des changements de pratiques.
Néanmoins, la poursuite des travaux concernant
les facteurs de risque du cancer de la thyroïde
reste indispensable.