Amiens
Ciel dégagé
Amiens
Ciel dégagé
Une grand-mère, ayant plus de 90 ans, était assise, l'air affaiblie sur le banc du patio. Elle ne bougeait pas, seulement assise, la tête vers le bas, fixant ses mains.
Quand je me suis assise auprès d'elle, elle ne bougea pas, aucune réaction ! Je ne voulais pas la déranger, mais après un long moment de silence, je me suis informée si elle était correcte. Elle leva la tête et me sourit. « Oui je suis correcte, merci de t'en informer » dit-elle de sa voix forte et claire. « Je ne voulais pas vous déranger, madame, mais vous étiez assise là, fixant vos mains et je voulais savoir si tout était correct pour vous » lui ai-je dit. « A-tu déjà regardé tes mains? » me dit-elle. « Je veux dire vraiment regardé tes mains? »Alors j'ai ouvert lentement mes mains et les ai fixées, les ai retournées, m'en suis frotté les paumes. « Non, je pense que je n'ai jamais vraiment regardé mes mains » lui dis-je et je me demandais ce qu'elle voulait dire.La vieille dame me sourit et me raconta cette histoire : « Arrête-toi et réfléchis un peu au sujet des mains que tu as, comment elles t'ont si bien servi depuis ta naissance. » Pensive, je regardais ses mains et les miennes. Je ne les verrai jamais plus du même œil. Plus tard, Dieu tendit ses mains et attira la vieille dame à lui. Quand je me blesse les mains, quand elles sont sensibles, ou quand je caresse le visage d'enfants ou celui de mes amants, je pense à cette dame. Je sais qu'elle a été soutenue par les mains de Dieu. Et je veux, moi aussi, un jour, toucher la face de Dieu et sentir Ses mains sur mon visage. |
Commentaires (2)
1. Mado 05/01/2012
bravo magnifique toute emue merci
Mado
2. monique 08/05/2010
très beau texte, plein de tendresse!!