Amiens
Pluie modérée
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Pluie modérée
En septembre 1958, Michel Rocard, ancien étudiant anticolonialiste devenu inspecteur des finances, arrivait en Algérie avec toute la promotion de l'École nationale d'administration (ENA). Cette mesure de « renfort administratif », confirmée par le gouvernement du général de Gaulle revenu au pouvoir depuis juin 1958, devait contribuer à la fin de la guerre en luttant contre le sous-développement. Il est informé par l'un de ses meilleurs amis, anciens dirigeant socialiste étudiant lui aussi, devenu officier des Sections administratives spécialisées, de l'existence d'une vaste opération de déplacement de population de populations rurales menée par l'armée française qui, s'inspirant des principes de la guerre révolutionnaire apprise en Indochine, voulait couper le FLN de ses bases locales. Un million de personnes sont ainsi regroupées dans des camps transformés en véritables mouroirs par suite de l'absence de ravitaillement organisé. Michel Rocard décide d'enquêter et de réaliser un rapport qu'il masque sous la mission, elle officielle, d'inspecter lets transformations foncières dans les régions d'Orléansville et de Tiaret et de Blida. Destiné aux plus hautes autorités de l'État, le général de Gaulle en substance qui a été élu président de la République et auquel Michel Rocard accorde toute sa confiance, le rapport est effectivement transmis. Mais, en avril 1959, une fuite volontaire en provenance du cabinet du ministre de la Justice Edmond Miche(et rend public ce document. Il suscite immédiatement une très forte émotion, en France comme dans le monde. C'est l'histoire de ce rapport, et de la mythologie qui s'est développée autour de lui, qui sont retracées et analysées ici.