je suis mort

115659-1.jpg

376701-142244445913793-3930675-n.jpg

 

 Je suis mort sans nom
Sans une marque d’affection…
Je ne connais la définition
Du mot humain émotion
Que par la douleur de l’abandon.


J’ai attendu si longtemps,
D’hivers glaciaux en printemps,
Un rayon d’espoir, et souvent
Pétrifié dans le silence et le temps,
J’ai voulu fuir ce tourment.

Seul et apeuré dans ma cage,
Je m’accrochais à ce mirage…
De votre sourire, de votre visage
Qui m’ont apporté courage
L’instant d’un ciel sans nuage…

Je me suis habitué à la faim,
Au froid, à la peur du lendemain.
Mais jamais, je le crains,
De ne pas connaître enfin
Le plaisir de lécher votre main.

Mon corps martyrisé
N’en pouvant plus de lutter,
À bout de souffle et de fierté,
C’est sans bruit et sans dignité
Que je vous ai quittés.

Une seule caresse aurait suffi
À me permettre, sans bruit,
De quitter mes amis.
Qui encore aujourd’hui.
Vous appellent dans la nuit.

Je ne vous en veux pas
De n’avoir entendu mon désarroi.
J’avais pourtant en moi,
Au fil des jours et des mois,
La confiance, l’espoir et la foi.

Même si j’ai hurlé dans la nuit,
Tandis que mourraient mes petits,
La souffrance et la maladie
Ont eu raison aujourd’hui
De mon instinct de survie.

Ils ont tué mes espoirs

De pouvoir un jour voir

Le soleil et votre peignoir…
De fuir mon désespoir…
Fuir ma cellule dans le noir.

Je suis venu et passé,
Sans jamais être remarqué.
Pourtant, je vous ai toujours espéré…
Je ne demandais qu’à vous aimer…

Pourquoi m’avez-vous abandonné?

J’ai eu faim, j’ai eu froid,
J’ai eu peur et malgré moi,
De ce qui me restait de voix,
Votre nom j’ai appelé mille fois…

Où étiez-vous, dites-moi..

Ma carcasse incinérée
Aura pour l’éternité
Ce champ, ces fleurs et ce pré
Que j’ai longtemps espéré,
Et dont j’ai tellement rêvé.

J’aurais aimé avoir un jouet,
Un seul s’il-vous plait…
J’aurais voulu courir et qui sait,
Trébucher dans le gazon tout frais
À vos côtés, fier et coquet…

J’aurais dormi à vos pieds,
L’hiver vous aurais réchauffé,
La nuit vous aurais rassuré,
Et sans jamais rien demander,
Vous aurais écouté et aimé…

Je suis mort triste et seul,
Sans que l’on porte mon deuil.
On m’a offert pour tout linceul,
Un feu de paille et de feuilles,
Je suis libre, délivré et encore seul…

Ne m’offrez pas de fleurs…
Retenez vos pleurs…
Je ne veux plus que le bonheur,
De ceux qui ont dans leur cœur
D’encore espérer avec ferveur…

De quoi donc ai-je été coupable
Pour mériter une vie si misérable
Un destin aussi pitoyable,
Une mort cruelle et minable…
De cela vous m’êtes redevable…

Je vous aime encore
Je vous aime si fort…
À la vie et à la mort,
Je vous aime encore,
Bien au-delà de la mort…

Dites-moi que vous voulez,
Par amour et par pitié,
Encore quelques-uns sauver…
Ainsi ma cruelle destinée
N’aura été ni vaine ni oubliée…

Il est trop tard pour moi,
Voyez, je suis mort et froid…
Mais pour mes petits croyez-moi,
Par vous, ils ne le seront pas.
Sauvez-les en souvenir de moi…

115659-1.jpg

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×