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Le Loir et Cher

Histoire

Les migrations néolithiques ont laissé leurs traces sur le plateau de Beauce et le long des vallées (Loir, Cisse, Cher).

Vers 500 av.J.-C., les Celtes, venus d'Europe centrale, apparurent sur la Loire : les Carnutes à l'est d'une ligne approximative allant de Vendôme à Montrichard.

L'appartenance du futur Loir-et-Cher au pays des Carnutes fut alors fixée : les nouveaux venus se scindèrent bientôt en deux groupes, l'un autour de Chartres, l'autre (les Aureliani) à Genabum qui devint Orléans, place céréalière et commerciale de toute la région.

Après les invasions barbares, les métropoles religieuses (Orléans, Tours, Chartres, Bourges) se superposèrent à celles de l'administration civile gallo-romaine, bientôt supplantée par le pouvoir du royaume franc; celui-ci passé au christianisme devint le soutien de l'Eglise.

Les derniers carolingiens perdirent peu à peu le pouvoir provincial au bénéfice de leurs fonctionnaires régionaux (les comtes) qui luttèrent contre les nouveaux envahisseurs normands et hongrois.

Localement, la rivalité, au 11ème des comtes de Blois et d'Anjou, dont les possessions étaient imbriquées,

pour la mainmise sur la Touraine, fut marquée par la mise en place des points d'appui stratégiques des deux partis, mais aussi par le développement des anciennes abbayes et la création de nouvelles.

La même période vit le retour dans le domaine royal capétien de l'Orléanais, puis de la Touraine; mais les comtés de Blois et de Vendôme ne furent pas rattachés.

Plus calmes, les 12ème et 13ème virent succéder un essor agricole aux grands défrichements opérés dès le 11ème

 par les abbayes; c'est le temps où se fixèrent dans le paysage rural des villages qui pour l'essentiel sont encore les nôtres, cependant que l'habitat dispersé des exploitations céréalières de la Beauce rappelle le souvenir des grandes villas gallo-romaines.

Mais l'expansion agricole entre 1356 et 1430 fut brutalement freinée par la guerre de Cent Ans, les incursions des bandes anglaises dans la campagne, l'occupation d'une partie du territoire ou de ses villes.

C'est alors qu'entre Tours, Chinon et Bourges, le "Dauphin Charles" (Charles VII) s'installa pour fuir l'Anglais qui régnait à Paris.

L'épopée de Jeanne d'Arc commença à Chinon; à Blois, la Pucelle rassembla son armée; en délivrant Orléans, elle libéra symboliquement la France (8 mai 1429).

Une seconde campagne la vit traverser Saint-Aignan, Selles-en-Berry, Mennetou, avant les dernières batailles sur la Loire et en Beauce (Patay, 18 juin).

Du même coup, la destinée royale du Val moyen de la Loire se noua pour deux siècles : charme du pays, essor des campagnes et des villes retinrent après Charles VII, Louis XI, qui s'attarda volontiers en Touraine; son fils Charles VIII, qui fut le roi d'Amboise, amorça les guerres d'Italie où s'enlisèrent ses successeurs; mais en contrepartie de ces guerres désastreuses, les rois de France apprécièrent un nouveau mode de vie, un renouvellement des lettres et des arts, un retour - une "renaissance" - à la culture antique adaptée au monde chrétien, qui s'était déjà manifestée sporadiquement, mais jamais avec la même ampleur.

Après l'assassinat du duc de Guise à Blois (1588) et celui d'Henri III l'année suivante, la Loire cessa d'être la vallée des rois.

Henri IV et Louis XIII gouvernèrent de Paris, Louis XIV et ses successeurs de Versailles, même si les séjours à Chambord du Roi-Soleil eurent pour conséquence l'achèvement et la restauration du château.

En 1685, la révocation de l'édit de Nantes provoqua la quasi- disparition de l'horlogerie blésoise et transforma profondément, à Blois, les milieux de la bourgeoisie, de l'administration et du commerce.

En 1698, un évêché y fut créé pour démembrer celui de Chartres, qui s'étendait démesurément jusqu'à la Sologne, et aussi pour lutter contre le jansénisme, alors puissant dans le Blésois.

Au 19ème, l'apparition d'une économie industrielle ne se manifesta que ponctuellement et tardivement

 (chocolaterie à Blois), ou par la survie trop souvent provisoire d'industries de l'Ancien Régime (draperie à Romorantin, ganterie à Vendôme, fonderie près de Fréteval, verrerie dans le Perche).

Au 20ème, après la Première Guerre mondiale, l'économie rurale a évolué en qualité : vignoble, asperges, cultures

 fruitières, oignons à fleurs, champignonnières, conserveries.

 

Géographie

Le relief, faible, de coteaux au nord (Perche), puis de plateaux (Beauce et Sologne de part et d'autre de la Loire), est marqué par les trois coupures des vallées; celle de la Loire dans l'axe nord-est/sud-ouest, et, de part et d'autre, celles de ses deux affluents, le Loir et le Cher; le Sauldre draine vers le Cher les eaux de la Sologne.

Sauvage, belle et pauvre dans sa partie orientale, la Sologne couverte de bois peuplés d'étangs est parcourue de petits affluents de la Loire, comme le Beuvron.

Le Val est délimité rive gauche par le Cosson, rive droite par la Cisse, parallèles au fleuve.

Au nord du département, la Braye et l'Egvonne serpentent entre les collines du Perche.

Le calcaire sous-jacent à la riche terre à blé de la Beauce fait saillie en falaises sur les trois rivières dans leur cours inférieur, respectivement à partir de Vendôme, de Chaumont-sur-Loire et de Saint-Aignan.

Des sables profonds, restes de la mer des faluns, déposés dans la frange occidentale de la Sologne (région de Soings, Contres, Pontlevoy), en font une région fertile; plus à l'est, d'autres sables se combinent avec les argiles, qui maintiennent l'eau.

La Loire elle-même charrie, sous la forme de sables de rivière, les produits détritiques du Massif central.

L'argile à silex a favorisé la croissance des forêts : régions de Marchenoir et Fréteval, forêts de Blois, de Boulogne-Chambord et de Russy près de Blois, de Bruadan à l'est de Romorantin.

Arts, activités et économie

Cet équilibre se lit à travers les lignes du paysage et des bâtiments en un contrepoint qu'il faut sauvegarder : témoins de l'histoire, ces édifices constituent les lettres de noblesse du "pays entre Loir et Cher", tout comme les paysages chantés par Charles d'Orléans, Pierre de Ronsard, l'Orléanais Charles Péguy et plus récemment Maurice Genevoix.

Passant l'âge des mégalithes et celui des hautes ruines romaines de Thésée sur le Cher, on discerne des périodes successives.

D'abord l'âge roman, évoqué par les forteresses féodales de Fréteval, Lavardin et Montoire-sur-le-Loir, par celles, aux rives de Loire, qui ont précédé sur leur site les châteaux actuels de Chaumont et de Blois; par d'autres qui subsistent sur le Cher à Montrichard, puis à Saint- Aignan et à Selles, où l'architecture des 16ème et 17ème a pris leur place dans les enceintes féodales; la petite ville de Mennetou-sur-Cher reste ici l'un des rares

 témoins médiévaux, serrée dans son enceinte; à la fin de l'époque gothique, le château de Fougères- sur-Bièvre fut le dernier château féodal à peine touché par la grâce du 16ème, avec le délicieux manoir du Moulin près de

 Lassay-sur-Croisne; la parure des églises romanes est incomparable : les abbatiales de la Trinité de Vendôme, Saint-Lomer de Blois, Notre-Dame de Pontlevoy, Notre-Dame d'Aiguevives, la collégiale de Saint-Aignan et le petit prieuré de Saint-Lazare de Noyers, la collégiale de Selles-sur-Cher avec ses précieuses colonnes de marbre aquitain du 7ème et ses frises du 12ème, au pourtour de l'abside; puis les églises à peintures murales de

la vallée du Loir : Areines, Saint-Gilles de Montoire, Saint-Jacques-des-Guérets, les fresques récemment découvertes dont une précieuse épave subsiste à la salle capitulaire de la Trinité de Vendôme; enfin d'admirables ensembles urbains comme Lavardin où château, église, village, courbe du Loir combinent leurs harmonies.

Le 16ème nous a laissé, entre le Blois modeste de Louis XII puis triomphal de François Ier, et Chambord

qui s'identifie à la gloire du roi de la Renaissance, son charmant voisin Villesavin (Tour-en-Sologne); puis Chaumont, à peine transformé, ouvrant ses fenêtres sur les horizons de Loire; La Possonnière à Couture, maison natale de Pierre de Ronsard, et près de Lois, Beauregard (Cellettes) où du Thier, qui le fit reconstruire, nous ramène à Ronsard, son ami; Talcy, modeste oasis de verdure au milieu des moissons beauceronnes, accoté à son moulin à vent, et sa destinée poétique avec Cassandre Salviati, la première muse de Ronsard, puis Diane, sa nièce, et les amours du huguenot Agrippa d'Aubigné.

Au début du 17ème, l'architecture classique paraît à Selles chez le frère de Sully, Philippe de Béthune, puis à

 Cheverny et à Blois : pour ce dernier château, Gaston d'Orléans, le frère insoumis de Louis XIII, s'est adressé à François Mansart : on ne bâtit plus "à la ligérienne", mais "à la française".

Au 18ème, à Blois encore, si la cathédrale reconstruite demeure tardivement gothique, l'évêché et le pont sont

 l'oeuvre de Gabriel; à Menars, les architectures de Soufflot s'inscrivent harmonieusement dans les jardins qui surplombent la Loire de leurs plans étagés.

Ici plus qu'ailleurs l'architecture est aussi un art de vivre qui empreint toutes les demeures, des résidences royales aux maisons troglodytiques voisinant avec les caves des 3 vallées dans leur modestie hors du temps.

Le Loir-et-Cher connaît actuellement une vie culturelle active, outre les manifestations qui s'y déroulent à longueur d'année : les associations traditionnelles ne se tournent pas seulement vers l'érudition, mais se préoccupent aussi de la sauvegarde et de la restauration d'un patrimoine menacé, telle la "Fondation Loir-et-Cher".

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