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Menhirs et Dolmens

 Le rite du « passage à travers »et les monuments mégalithiques percés menhirs et dolmens 

*On sait que la Rectoversion propose de "trouer le visible", en créant des percées réelles dans les deux faces pleines du tableau. A ce titre, cette opération peut présenter quelques convergences avec un rite ancestral, celui du "passage à travers". Jérôme et Laurent Triolet, dans un ouvrage récent, en ont fait une analyse pertinente. Voici donc quelques extraits de leur livre "Souterrains et croyances".
Je remercie Annie Jack, Tom Bullock, Andy Burnham et Vicky Morgan qui m'ont autorisé à reproduire leur photographies et textes ci-dessous.
MDC

 

« ...(...)... A la fin des années 70, à l'intérieur de certaines églises, des croyants passaient encore sous le sarcophage d'un saint afin de voir un vœu exaucé; on passait aussi sous le sarcophage de sainte Radegonde à Poitiers. (R.Mauny, 1980)

Jusqu'au XIX° siècle, la ville de Saint-Dizier, dans le Haut-Rhin, était réputée pour le traitement des fous. Lors des "soins", dirigés par le curé, après un bain matinal et des exercices religieux, les gardiens faisaient passer les fous sous les cénotaphes de saint Dizier et de saint Régenfroid situés à l'intérieur de l'église.

La réputation de ce traitement avait atteint les pays voisins et, en particulier, d'un esprit dérangé, on aimait à dire: "Il faut aller le faire passer sous les pierres de Saint-Dizier". (A.Mairet, 1890)

Des monuments mégalithiques perforés étaient également le théatre de rites comparables. (H.Gaidoz, 1892)

Plus loin de nous, des pratiques du même type existaient dans le Sud-Ouest aux XVII° et XVIII° siècle. Elles concernaient des malades atteints notamment de douleurs, rumathismes ou paralysies et se déroulaient dans des églises avec le consentement des autorités religieuses. Les pratiquants devaient passer dans un trou artificiel ménagé dans l'épaisseur d'un pilier ou d'un mur de l'édifice religieux.

On donnait à ces orifices aujourd'hui bouchés le nom de "verrine" (ou "veyrine"). Des témoignages fiables d'utilisation existent et monsieur De Caila décrit ainsi cette pratique dont il a eu connaissance au tout début du XIX° siècle: "On faisait faire d'abord au malade neuf fois le tour du pilier, en récitant quelques prières; il passait ensuite la tête la première dans l'ouverture; puis, on le poussait par les pieds". (De Caila, 1809)

 

 

Dans l'église Saint-Michel (Fronsadais), cette pratique connaissait, au début du XVII° siècle, un grand succés. Les excés des personnes qui, moyennant salaire, passaient les malades au travers de la verrine avaient même attiré l'attention du cardinal De Sourdis à Bordeaux.

Les différents rites de passage évoqués jusqu'alors concernent des cavités artificielles. La morphologie de certaines correspond tout à fait à celle d'un goulot souterrain; d'autres, telles les cavités sous les sarcophages, s'en rapprochent fortement.

Ces pratiques thérapeutiques et religieuses, dont l'origine est antérieure au XVII° siècle, ont survécu jusqu'à la fin du XX° siècle sous des formes plus ou moins dénaturées, certaines ayant même bénéficié de la bienveillance de l'Eglise. Elles s'inscrivent dans un ensemble plus vaste de traditions que l'on peut regrouper sous le terme générique de "Rite du passage à travers".

Il s'agit, comme l'a écrit Henri Gaidoz, d'un vieux rite médical qui consiste à se "guérir d'une maladie en passant par une ouverture ou en mettant à profit une cavité", et toutes sortes d'orifices semblent avoir été effectivement employées. L'utilisation de trous d'arbres, naturels ou provoqués, semble avoir connu un grand succés et ce, de temps immémoriaux...(...)...»

Extraits de "Souterrains et croyances", Jérôme et Laurent Triolet, Editions Ouest-France, 2002, p.104 et suivantes. Pour plus d'informations sur le travail de Jérôme et Laurent Triolet, je vous invite à visiter leur excellent site:
http://perso.club-internet.fr/prilep/index.htm

 

 

 

 
Men-An-Tol
(Crick, Cornouailles, Royaume-Uni)
Photo © Tom Bullock
beplus@ix.netcom.com
extrait du site d'Andy Burnham
http://www.megalithic.co.uk/   

« On suppose que ces trois pierres sont les restes d'un tombeau néolithique, principalement parce que des pierres trouées ont été trouvées en même temps que les entrées aux chambres d'enterrement. La pierre en forme d'anneau est surtout connue par la croyance traditionnelle pour avoir eu la puissance de guérir des maladies. Pour traiter le rachitisme et la tuberculose, des enfants nus étaient passés par le trou trois fois puis traînés dans l'herbe trois fois vers l'est. Les adultes cherchant le traitement du rhumatisme ou les problèmes vertébraux rampaient au travers du trou neuf fois face au soleil. "
Andy Burnham, traduction MDC 


Men-An-Tol (détail)
(Crick, Cornouailles, Royaume-Uni)
Photo © Vicky Morgan
SunMoon@ntlworld.com
extrait du site d'Andy Burnham
http://www.megalithic.co.uk/

 

« En novembre 2002 j'ai visité Men-an-Tol, la pierre avec un trou dans les Cornouailles. Je suis arrivé à 9h.30 en soirée, le ciel était clair. J'ai placé mon corps dans le trou pour observer les étoiles avec une partie de mon dos reposant sur la pierre. Après une demi-heure il y eut un fort craquement, comme une branche qui casse bien que je n'ai rien ressenti je réalisai que le bruit venait du bas de mon dos, car ma vertèbre s'était bien remise. Jusqu'à ce moment-là, je m'étais fait une grave lombalgie suite à au glissement d'un disque survenu en 1991 et je n'avais trouvé aucun soulagement par la médecine, parallèle ou pas. Six mois plus tard je suis toujours complètement libéré de la douleur.»
Vicky Morgan, traduction MDC 

 
 
Menhir
de la Pierre percée de St Maure en Touraine.
photo © Annick Jacq
webmaster@bretagne-celtic.com
extrait du site
http://www.bretagne-celtic.com

« A quelques kilomètres de St Maure de Touraine, se trouve le menhir de la Pierre percée. Cest l'un des plus haut de la région. Le trou naturel a toujours excité l'imagination populaire et l'on échangeait des serments en y passant les mains et un bouquet. Les enfants qui y passaient la tête étaient protégés des écrouelles(1) et l'herbe à ses pieds protégeaient des sorts et des esprits mauvais...»
Annick Jacq

(1)
Abcès d'origine tuberculeux. Le Roi de France, le jour de son sacre, touchait les écrouelles des malades ; on pensait qu'il avait le pouvoir de les guérir.

« La Pierre percée, dans le sud de la Touraine, était, jusqu'au siècle dernier, le théâtre de rites de "passage à travers". »
Extrait de "Souterrains et croyances", Jérôme et Laurent Triolet, Editions Ouest-France, 2002.

 

 

Dolmen percé de Tavers, près de Beaugency, dans le Loiret.
Pour une vue rapprochée, cliquez ici .
photos © Annick Jacq
webmaster@bretagne-celtic.com

 

  

Dolmen percé de St Michel de Grandmont dans l'Hérault.
La hauteur de l'ouverture est de 70 cm.
(photo © Michel De Caso)

 

citation Myriam PHILIBERT

remarque :

Il est rappellé que « la page rectoversée » est la chronique multimédia régulière du site www.rectoversion.com. A ce titre, elle n'exprime que mes propres points de vue et centres d'intérêts. Ceux-ci, comme la totalité du site www.rectoversion.com, n'engagent en rien les membres du mouvement créé en mars 2002, « rectoversion, an 10 de l'an 10.000 ».

Michel De Caso, webmaster du site www.rectoversion.com

 

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