OUVRIR LES YEUX

 OUVRIR LES YEUX

À cause de la répression, il peut être pénible de briser sa coquille de résistance. Cela prend du courage pour voir ce que ces pauvres animaux endurent. Il est pénible de constater à quel point les êtres humains sont devenus impitoyables. Il est sans doute accablant de découvrir que, dans notre ignorance, nous avons consommé, participer ou assister passivement, (bien souvent les yeux fermés à la réalité) à toutes ces tortures qu'endurent les animaux. Il est encore temps de s'ouvrir les yeux et d'agir, mais, il faut du courage pour garder les yeux ouverts devant une telle tragédie et nos coeurs à l'écoute de nos réactions les plus profondes.

Les sentiments qui nous envahissent lorsque nous apprenons le sort actuel des animaux ne sont pas des signes de faiblesse. Ils sont la preuve qu'il y a encore de l'espoir pour nous, que nous n'avons pas totalement succombé à l'engourdissement psychique! Dans une culture où l'indifférence et la dénégation vont de soi, nous craignons peut-être que notre détresse face à cela soit signe de faiblesse, un signe avec lequel nous ne pouvons pas composer, la preuve peut-être que nous avons un problème. Mais la détresse que nous éprouvons est réelle, valide et saine. Elle révèle notre engagement à faire cesser cette démence. Elle est à la mesure de notre humanité.

Notre douleur n'est pas seulement nôtre. Nous sommes conditionnés à ne prendre au sérieux que les sentiments ayant trait à nos besoins et désirs individuels, et nous ne savons peut-être pas qu'il est possible que nous puissions éprouver de la compassion pour les animaux et du même coup souffrir pour eux. Nous le pouvons, et nous souffrons pour les autres. Nous souffrons pour les animaux lorsque nous apprenons le sort qui leur est réservé. Nous souffrons pour les gens, qui, dans l'aveuglement, deviennent les instruments d'une telle cruauté. Nous souffrons pour une société qui perpétue une telle tragédie. Et nous souffrons pour la vie elle-même.

Notre douleur vient de notre sentiment d'appartenance à la vie. Nous souffrons parce que nous ne sommes pas séparés des animaux, ni même des gens qui sont les agents d'une telle souffrance. Nous souffrons parce que ces animaux sont mortels comme nous, parce que les gens qui gèrent une telle cruauté sont des êtres humains comme nous. Nous souffrons parce que nous faisons partie comme eux de la grande toile de la vie.

Il ne faut pas craindre notre douleur, car au coeur de notre peine il est possible de trouver le lien qui nous unit les uns les autres et, du même coup, d'AGIR. Notre pouvoir se trouve dans le lien que nous avons avec toute vie. Notre pouvoir se trouve dans nos réactions les plus profondes. Notre pouvoir ne se trouve pas dans le REFUS DE REGADER LA VÉRITÉ EN FACE.

 

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